jeudi 20 avril 2017

Ma passion : les Orpingtons



A vingt-neuf ans, cela fait déjà dix-sept ans que j’ai eu mes premières orpingtons. Même si l’orpington n’est pas la seule race de poule que j’ai possédée, c’est avec certitude et celà depuis 2007 celle qui me passionne avant tout. Je me suis découvert à cette belle passion qu’est l’aviculture lors de la visite d’une petite exposition avicole locale avec ma classe de CM2. A l’époque je potassai beaucoup de livre sur les volailles et je me souviens avoir lu dans l’un d’entre eux que l’orpington était une race facile à élever qui convenait bien aux débutants dans l’aviculture. Je sais bien aujourd’hui que cela est faux et que notre race l’orpington est loin d’être une race facile.


Même si elle est d’allure rustique elle a aussi quelques fragilités et contraintes. C’est une volaille qui part son plumage épais et abondant ne craint pas le grand froid, c’est d’ailleurs quand arrivent les nuits plus fraiches de septembre qu’elle commence à vraiment faire de la plume. Mais ce plumage la rend aussi plus sujette aux poux rouges et autres acariens de plumage, et la fait souffrir lors des fortes chaleurs ce qui bien souvent et surtout chez la grande race stop la ponte. Concernant la reproduction, les sujets les plus typés sont bien souvent des reproducteurs moyens. Elle est également plus fragile aux développement de mycoplasmes causé bien souvent par la poussière de la litière qui doit toujours être rigoureusement entretenue. Par temps de pluie elle se mouillera plus vite que beaucoup d’autre race d’ailleurs elle n’aime pas du tout rester dehors sous la pluie malgré qu’elle soit d’origine Britannique. Et bien sure sa sélection, nous savons qu’elle n’est pas des plus aisée. Je vais vous en parler un peu en espérant que ces quelques lignes vous seront intéressantes et enrichissantes.

Ma vision de la sélection 

Même si l’orpington est une race d’apparence plutôt simple mise à part sa forme large et ronde elle comporte une multitude importante de critères pour sa sélection. Et pour compliquer le tout beaucoup de critères importants sont visibles assez tard dans sa phase de croissance, ce qui oblige à garder beaucoup de sujets jusqu’à un âge avancé pour choisir les meilleurs.
Les critères les plus importants pour moi sont la forme, la tête, la queue, la texture du plumage, le port des ailes, la longueur des tarses et la couleur. Moi qui suis également amateur et éleveur de pigeons Mondain, je compare souvent la sélection du Mondain à celle de l’orpington . Le Mondain qui est un pigeon de forme à beaucoup de points communs avec nos orpingtons même au point de vu du comportement et de la préparation aux expositions.

Concernant la forme, je recherche les sujets à forte poitrine (celle-ci doit descendre le plus bas possible) de longueur moyenne à courte bien large avec une longueur de dos de 2 doigts pour la naine et de 4 doigts pour la GR, un cou de longueur moyenne fort à la base avec une attache à la tête bien plus petite. La queue bien large doit être relevée, la plus pleine possible et fermée, idéalement son sommet qui n ‘est pas sa fin est à même hauteur que la base de la crête aussi bien chez les coqs que chez les poules.

Pour ce qui est de la tête, je trouve que beaucoup d’orpington que je vois en exposition et surtout en GR on des têtes de cochin (tête de rapace, crâne plat, face lisse) ce qui est pour moi un défaut que la plupart des juges volailles ne voient pas ou ne prennent pas en considération. L’orpington doit avoir une belle petite tête bien ronde , un bec moyen a court, la face rouge avec un léger emplumage a texture fine et courte, un oeil vif à contour peu marqué, une petite crête avec au mieux une dentelure de 4 à 5 crétillons bien réguliers et triangulaires, les oreillons rouge , les barbillons rouge de taille petite a moyenne bien serré, sans fanon ou début de barbe.

Concernant la queue je sélectionne les sujets à queue large, ronde ou ovale bien relevée , pleine et fermée a plumage souple et mou sans frisottis. Je ne garde jamais un sujet à queue pointue ou qui comporte des faucilles dures.
Pour ce qui est du plumage, j’aime les sujets a plumage mou et souple bien gonflé, bien dense cependant la surface doit être lisse à l'exception des bouffants.

Concernant les ailes et le port, j’essai de garder les sujets a ailes petites bien serrées et au port vertical. On discerne facilement le défaut du port d’aile chez un coq mais chez la poule il faut bien regarder le défaut est moins flagrant. Moi je compare les sujets entre eux pour bien repérer celles qui ont ce petit défaut (pas toujours évident a voir).

Pour la hauteur des sujets et la taille des tarses, j’aime les sujets de même hauteur / longueur et si possible largeur donc je sélectionne les sujets au tarses les plus courts. Je pense que le bouffant chez la poule doit quasiment raser le sol, chez le coq cela doit être idem ou à peine plus haut.

Pour la couleur, je vais vous parler des variétés que je connais le mieux.

Le chocolat : dans cette variété on trouve différentes nuances, certains sujets peuvent être quasiment noirs, d’autres chocolats clairs. Depuis maintenant trois ans je travail uniquement chocolat sur chocolat et je pense que c’est la bonne solution. J’essaye de garder un chocolat ni trop clair ni trop foncé mais le plus uniforme possible avec un lustre brillant. Les sujets chocolats mates on tendance a délaver plus vite et sont souvent moins homogène en couleur. On peut également sélectionner le chocolat comme le noir car il comporte un léger reflet vert que l'on voit assez bien au soleil. Moi je sélectionne en faisant attention a éviter les sujet a reflet violet ou pourpre. Il faut bien veiller aussi a ne pas garder de sujets qui ont du cuivré ou du doré au camail. Attention le chocolat est une couleur qui délave au soleil et aux intempéries, les poules qui pondent ont aussi tendance a perdre de la couleur assez rapidement. Pour les sélectionner mieux vaux regarder au sein d'un groupe de jeunes adultes élevés dans les mêmes conditions. Pour les expositions mieux vaut les avoir à l'ombre et ne pas les laisser sous la pluie.

Le fauve : variété que j’élève uniquement en naine, je fais bien attention à garder les sujets les plus homogènes en couleur, éviter les sujets a liserés brillants et plus foncés. Je fais bien attention a la sous couleur qui doit être bien fauve. Il faut éviter de garder des sujets qui on des parties blanches ou farineuses dans le plumage. Le poivrage noir a la queue ou aux rémiges n'est pas à exclure, la base de la plume de couleur noire sur le dos ou au camail non plus, il faut juste éviter d’accoupler deux sujets qui ont cette même caractéristique. Il faut aussi regarder la couleur de l'œil, elle doit être bien orangé ou mieux presque rouge. Attention le fauve décolore aussi comme la chocolat.

Le bleu : chez l’orpington nous savons qu’il doit y avoir un liseré plus foncé et bien marqué, une belle couleur bleue homogène sans voile brun ou fumée. J élève cette variété en naine depuis bien longtemps et depuis cinq ans en GR, je sais aujourd’hui et cela avec certitude qu’il faut travailler bleu sur bleu et ne pas retremper avec du noir surtout pas du noir qui ne provient pas de bleu car en mélangeant avec du noir on obtient un bleu plus terne et même parfois nuancé avec des bouffants de couleur noir/bleu mélangé, on perd également du liseré et de sa netteté. Pour sélectionner j'essai de garder les sujets a liserés noirs très fins sur l'ensemble du plumage, les meilleurs poules ont du liseré jusque dans le camail et les bouffants. Je regarde aussi les reflets sur le liseré mieux vaut privilégier un sujet avec reflet vert, plutôt qu’un simple reflet métallique. Je choisi mes coqs en les observant de nuit avec un éclairage, on repère facilement ceux qui ont le plus de reflets bruns rouilles avec cette méthode.

Le rouge : c’est une couleur très difficile à sélectionner, on a beaucoup beaucoup de déchets surtout quand on veut obtenir un rouge unicolore bien foncé et brillant  sans plume noire a la queue et avec une sous couleur rouge. Après 3 années de sélection et sans résultat probant j ai par hasard trouvé une wyandotte rouge unicolore en expo allemande, la couleur était parfaite comme souvent chez les wyandotte on trouve des sujets très aboutis en coloration ou dessin. Je l'ai mise avec un coq orpigton nain rouge et j ai sorti de très bon sujets en couleur F1. Il restait encore a éliminer la crête frisée et les tarses un peu jaune. Ce que j ai fait en 2ème année en remettant un coq f1 sur 2 poules orpington rouge, Ensuite j avais enfin la bonne couleur que je recherchai mais avais un peu perdu en forme et rondeur. J ai ensuite mis une poules noires très ronde, basse et large avec un coq rouge F2 ce qui m'a sorti des split (porteurs) rouges. J’ai gardé 2 poules bonne en forme et assez rouge que j ai remis avec un coq F3 rouge parfait en couleur et déjà mieux en forme. C'est a l'issu de tout ce travail que j ai commencé à sortir de belles orpington naines rouges. J’ai également remarqué que les meilleurs sujets en couleur proviennent de poussins a duvet jaune très pale on les distingue juste a cause d’une petite tache sur la tète autrement on croirait à l’âge de poussin que c'est une volaille blanche. Les poussins plus rouge donneront des sujets plus clairs adultes et les poussins ressemblants a un poussin de perdrix aura a l’âge adulte une queue noire et bien souvent une mauvaise sous couleur.

La reproduction et le choix de mes reproducteurs 

J’ai fait naitre en 2015 plus de 1600 orpington. Je fais une première sélection des crêtes a 4/5 semaines, en général la moitié est déjà écartée, j’exclu les défauts de crêtes et les sujets a crétillons très fins. Ensuite j attends l’âge de 3/4 mois pour évaluer et trier la couleur et commence à repérer des défauts très visible comme des sujets hauts sur patte ou des queues pointues. C est seulement a 5/6 mois que je commence à sélectionner les meilleurs sujets en forme.

Il est bien difficile même impossible d'avoir le sujet parfait c’est pour cela que je choisi toujours des sujets complémentaires pour ma reproduction (qui n ont pas les mêmes défauts). Je le fais le plus souvent par couple ou trio pour essayer de travailler un point précis, séparer des lignées et connaitre la mère et le père de tout mes poussins. Quand vous avez 2 poules dans un parc de reproduction on arrive facilement a voir quelle poule pond quel œuf, cela évite le problème des nids trappes ou il faut aller plusieurs fois par jour libérer les pondeuses. Pour la naine l’élevage en couple ou en trio ne pose pas de problème sur une période de 3 mois mais pour la grande race c'est plus compliqué, il faut enlever le coq par moment sinon il les abime trop et c'est risqué. Il m’arrive parfois de vendre un sujet noté 96 et de garder un autre qui à reçu juste un 93 ou 94. Je pense qu’un sujet d’exposition n'est pas toujours le reproducteur dont vous avez besoin.Quand il m'arrive d'acheter un sujet en expo je ne regarde jamais la note mais si il correspond à ma recherche et si il est complémentaire avec l’accouplement que je lui prévois.

La nourriture et les soins 

Pour la nourriture, j'essai de varier et de rationner au maximum. Je pense que les poules sont comme nous elles aiment manger varié. J’achète de l’aliment complet « Mifuma » ou « Versele Laga » qui ont des gammes spécifiquement dédiés au volailles d ornements. Je leur donne en complément un mélange de céréales GRAMIX que vous connaissez sans doute, elles reçoivent également des restes de table, des vers de farine et de la viande hachée toujours en petite quantité (cela fait office de friandise).

J'ai fait le choix de ne rien vacciner a part les sujets qui vont en expo qui sont vacciné contre « newcastle ». Je donne de l’aliment avec anticcocidien jusqu’à la seizième semaine en général du show1 /show2 + gramix poussins + grit de chez « Versele Laga » et cela se passe bien je ne traite jamais pour la coccidiose. Je vermifuge 3 fois par an une fois avec polivermyl en hiver par comprimé, les deux autres fois avec du Vermyl ou capizol dans l’eau de boisson. Je traite préventivement 2 fois par an mes poules et les locaux avec du Sébaphil pour éviter les infestations de poux rouge et currativement et localement avec du ardap spray. J utilise une litière de gros copeaux de bois sans poussière que je renouvèle tout les 15 jours chez mes adultes tout le 8 jours chez les poussins. Mes adultes ont tous un accès a l’extérieur dans l’herbe et cela toute l’année. En hiver et pendant la reproduction je rajoute a la ration de céréales une cuillère a soupe d’huile de foie de morue par kg, cela aide a la fécondité et à l’éclosion des poussins.

Voila vous connaissez maintenant une bonne partie de ma méthode pour élever et sélectionner les orpis. J’espère que vous aussi passionnés que vous êtes ferez profiter aux autres membres du club vos connaissances et histoires sur notre belle volaille. Je vous souhaite une très bonne année d’élevage.

Thomas Semeraro

Variété : splash chocolat

Variété chocolat

Variété bleu

Variété : blanc

Poulailler typique de Thomas

Variété : blanc

Variété : perdrix maillé doré

Variété : fauve


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